J’ai commencé la contraception il y a maintenant plus de dix ans, pourtant je n’ai toujours pas trouvé celle qui me convient. J’en ai essayé certaine et je refuse d’en essaye d’autres. Je me documente, je pèse le pour et le contre et j’expérimente. Voici ou j’en suis aujourd’hui.
Mon expérience avec la pilule contraceptive
J’ai toujours été bien informée et consciente de l’importance de la contraception et sur les risques liés à la sexualité (grossesse non désirée, MST, etc.).
Au début de ma première relation de couple avec l’homme qui est aujourd’hui mon mari et le père de nos trois enfants, j’ai abordé la question ouvertement avec lui. Je savais que par le passé il avait eu des rapports non protégés nous avons donc été faire le dépistage des maladies sexuellement transmissibles ensemble. Puis est venu le choix de la contraception pour moi.
Une pilule oestro-progestative bien supporté
Comme la plupart des femmes, la première contraception qui m’a été prescrite par mon médecin traitant est la pilule contraceptive. Elle m’a expliqué le fonctionnement, a interrogé sur mes antécédents médicaux et m’a prescrit une pilule oestro-progestative de deuxième génération.
J’ai toujours été légèrement hypocondriaque donc j’ai bien pris le temps de lire les contre-indications et effets indésirables possibles. Je savais que prendre un traitement hormonal même à toute petite dose n’avait rien d’anodin mais je savais aussi l’avantage réel que cela pouvait m’offrir. À ma grande surprise, je l’ai très bien supporté.
Pas d’effet secondaire majeur à signaler alors je l’ai prise pendant trois ans jusqu’à ce qu’on se décide d’avoir un bébé. À l’arrêt de la pilule, il me faudra un an pour tomber enceinte et pour découvrir que j’avais depuis toujours le syndrome des ovaires polykystiques, mais on en reparlera dans un prochain article.
Contraception et allaitement
Après mon premier accouchement, j’ai connu une réelle mauvaise expérience. J’étais dans une période de grande vulnérabilité émotionnel et le choix de la pilule ne pas aider.
À la sortie de la maternité, la sage-femme m’a prescrit une pilule compatible avec l’allaitement qui paradoxalement a fait chuter la lactation et mon moral n’a ensuite fait que baisser en flèche. La baisse de la lactation était certainement multifactorielle, il n’empêche que cette contraception m’a laissé un gout amer.
Avec l’échec de l’allaitement, le médecin m’a prescrit à nouveau la première pilule mais cette fois mon corps n’en a pas voulu. Les nausées étaient si intenses que je ne pouvais me résoudre à attendre que ça passe. Alors, j’ai demandé à en essayer une nouvelle. Cette fois, il me semblait que ces comprimés minidosées me convenaient mieux.
La fin de la contraception hormonale
La nouvelle contraception semblait me convenir mais sournoisement des migraines intenses se sont installées. Elles étaient régulières (une à deux fois par mois) mais je n’ai pas fait le lien tout de suite avec cette nouvelle contraception. Je l’ai arrêté pour mettre bébé 2 en route sans m’interroger plus longtemps sur ces migraines fulgurantes.
Le temps de l’allaitement, je ne prenais plus la pilule pour ne pas connaître les mêmes conséquences sur la lactation. Le préservatif suffisait à cette période.
J’ai ensuite recommencé à prendre la pilule minidosée et les migraines ont fait leur grand retour. J’ai vu un ORL, passé un scanner des sinus mais aucune cause physiologique n’expliquait le phénomène.
Puis un autre effet secondaire, vraiment moins drôle s’est manifesté : l’état dépressif. En quelques semaines, j’ai senti les idées noires s’installer. Je n’arrivas plus à faire les tâches du quotidien et la vie perdait peu à peu son sens. Je ne savais pas ce qu’il se passait et mon mari commençait vraiment à s’inquiéter.
Et enfin, j’ai compris. Ce jour-là, j’ai décidé que la contraception hormonale ne me convenait pas. On a expérimenté les méthodes plus naturelles de contrôle du cycle puis bébé surprise est arrivé.
Le dispositif intra-utérin (stérilet en cuivre)
Trois enfants. Nous étions surpris et heureux mais certainement pas prêt à en avoir un quatrième dans les trente mois à venir. Le dispositif intra-utérin en cuivre semblait alors être la solution idéale. Pas de comprimés à prendre chaque jour, plus d’hormones aux effets secondaires divers et variées. Une tranquillité physique et psychologique en somme.
Mais bien évidemment, tout dispositif médical a ses effets secondaires. J’ai tout de même été des plus patientes. J’ai supporté les douleurs abdominales quasi- quotidiennes, les menstruations abondantes, les problèmes digestifs. Et un jour, pas si lointain, je n’en ai plus été capable.
L’une des choses à savoir c’est que je vis désormais au Québec. Bien que cette province du Canada offre de nombreux avantages, l’accès au système de santé reste assez compliqué. En France j’étais suivi par un médecin traitant, une dentiste, un ORL, un pédiatre et bien sur une gynécologue. Alors changer de contraception restait à ma portée.
Obtenir un rendez-vous médical sans situation d’urgence ici peut relever du parcours du combattant. J’ai fait mes recherches en ligne et par téléphone, et puis je suis tombé sur un article qui a été révélateur pour moi et qui expliquait qu’une femme peut retirer son stérilet sans risque seule chez elle.
Comment j’ai retiré mon DIU seule à la maison
L’article disponible sur Slate a réveillé mon côté expérimentateur et indépendant. Il m’a présenté une possibilité que je n’aurais jamais envisagé seule.
Je suis infirmière, je connais le risque d’entreprendre des actes médicaux sans supervision. Alors j’ai lu différents témoignages, avis, je me suis renseigné sur les risques. Et puis, une fois informée et rassurée, je me suis lancée. Il m’aura fallu pas plus d’une minute pour être délivré de ce qui commençait à être un fardeau pour moi.
J’ai repris le contrôle de mon corps et je n’ai plus de douleurs. Plus de contraception non plus. Jusqu’à ce jour les symptômes rencontrés sous pilule ou avec le stérilet ont complètement disparus. retour à la case départ. J’attends désormais d’obtenir un rendez-vous avec un médecin ce qui ne sera pas une mince affaire.
Je sais déjà qu’on me présentera les avantages du DIU avec hormones, du patch, de l’implant ou de l’anneau. La question est de savoir : suis-je prête à reprendre une contraception avec hormones ? Je n’en suis vraiment pas certaine.
Reste encore la possibilité de la contraception définitive. Le sujet est sur la table mais aucun de nous n’a envie de sauter le pas. Alors je vous dirais peut-être rendez-vous à la naissance de bébé 4 ?